Actus du groupe

dEUS au Trabendo

Hier soir, sur le Trabendo, il tombait un crachin de printemps bien parisien. Pas de quoi dégoûter les fans du combo belge qui ont investi la petite salle proche du Zénith pour un concert très attendu. Et encore, c’est un doux euphémisme. Arrivé aux alentours de 19h par une des passerelles qui relient les jardins de la Villette à la salle de concert, je croise Tom et Stéphane en pleine interview devant une poignée de fan espérant peut être un ou deux autographes.

Dans une salle pas encore comble, la scène déjà prête pour le groupe qui doit faire son entrée quelques instant plus tard: The Black Box Revelation. Deux gamins arrivent sur scène bien que les lumières ne fussent pas éteintes et que la musique de ce qui me sembla bien être Clap Your Hands Say Yeah (mais je peux me tromper) pas encore coupée. On pense à deux roadies venu vérifier les instruments, mais en fait il s’agit bien de TBBR. En les voyant, on pense tout de suite à The Arctics Monkeys ou aux White Stripes. Ils doivent être à peine plus âgés que les premiers et le même nombre que les seconds. Dries frappe comme un dingue sur ses fûts tandis que la guitare blues/rock de Jan balance un rythme funky à coup de riffs plutôt entraînant. Un titre comme Blues Gravity devrait faire un malheur sur les ondes radios. Décidément les White Stripes/Artic Monkeys ont du mourrons à se faire tant le duo belge semble plus que prometteur. Pourtant, ça n’est pas la folie dans le public, même quand Jan monte à deux pieds sur la batterie pour un final explosif. Dommage, mais bon, pas facile non plus de passer avant un groupe aussi attendu que dEUS. Après 30 minutes d’un set plutôt bon, quoi que, manquant un peu de chaleur vis-à-vis du public à mon goût, on débarrasse la scène pour faire place aux autres belges venus défendre leur nouvel album : Vantage Point.

21 heure passé, ça y’est, dEUS est là. Tom arrive la clope au bec malgré l’interdiction en France de fumer dans les lieux public. On s’en fout, on est un peu en Belgique ce soir. Acclamations, quelqu’un dans le public lance deux t-shirts sur scène devant Tom qui les ramasse. Pendant une fraction de seconde, j’ai eu peur de reconnaître un maillot du PSG. Finalement non, mais je n’ai pas réussis à lire les inscriptions, ni à comprendre pourquoi ce lâché de t-shirt (si la personne lit ces quelques lignes…).

Le set commence évidement par When she comes down, titre qui passe plutôt bien malgré son rythme lancinant. Suivent Sun Ra (bien plus sauvage que sur Pocket Revolution), Favorite Game avec une intro plus longue que sur l’album et qui pourrait faire l’objet d’un bon remix pour les frangins Dewaele (2 many Dj’s), Fell of the floor, man qui, malgré ses douze ans d’ancienneté, fonctionne encore du tonnerre.

Le très funky The Architect passe très bien sur scène, tandis que Slow, peut être le titre le plus dense et le plus audacieux de Vantage Point, déçoit un peu sans que je sache vraiment bien pourquoi. Peut être la faute à un son pas toujours à la hauteur (la guitare de Mauro, notamment était un poil trop fort). Dommage car c’est sûrement un de mes morceaux préféré de Vantage Point. Arrive ensuite Eternal Woman, bien que j’eusse préféré The Vanishing of Maria Schneider à la place.

Facétie de dernière minute, Tom décide de changer la playlist. Il se tourne alors vers Mauro pour lui dire « oh et puis non on va prendre des risques : on fait instant street tout de suite! » (merci à Palem :D). Il lui demande de glisser discrètement l’info à Alan, ce qui permet à Mauro de faire le pitre pendant 30 secondes. Ca tranche nettement avec l’attitude un peu austère qu’il affiche pendant les concerts. Le bourru mal rasé cache en fait une âme de clown !

A peine les premiers accords d’Instant Street résonnent dans la salle et c’est déjà la folie. “You’re probably right, seen from your side, that I’ve been lucky”, les fans reprennent des paroles qu’ils connaissent par cœur. Encore une fois, ce titre impeccable est d’une efficacité redoutable sur scène. C’est peut être à ça que l’on reconnaît un chef d’œuvre.

Retour à Vantage Point avec Is a Robot, morceau qui permet à Tom de s’essayer à quelques chorégraphies saccadées puis le toujours très prenant Bad Timing et son intro limite bruitiste et superbement jouée par Mauro. J’aime beaucoup ce titre rien que pour la montée en puissance très maîtrisée signe des grands morceaux du groupe.

Encore un changement de playlist c’est Smockers Reflect qui vient avant le très attendu Roses pour conclure une première partie acclamée comme il se doit.

Il ne faut pas attendre longtemps avant que Tom et sa bande reviennent jouer successivement Theme of Turnepike (il faut absolument que Tarantino case ce morceau dans un de ces prochains films !), le fulgurant Oh Your God, l’inusable Suds and Soda et de finir par le dernier titre de l’album Popular Culture qui (et je ne m’y attendais pas vraiment) passe vraiment très bien du studio à la scène.

1h15 environ d’un concert à la hauteur de l’attente. Peut être un poil court, on aurait aimé plus de titre de The ideal crash, peut être un Nothing really end également. Mais le plaisir était là, des deux côtés. Vivement la prochaine venue de nos belges préférés.

7 commentaires

  • Jyves

    Aaah, je m’en veux de pas y avoir été… chaque passage de dEUS à Paris, c’est magique… J’me rattraperai à l’Olympia cet automne, promis!

  • Yasmine

    Ca serait carrément mieux à l’Olympia qu’au Zenith…

    Bref hier soir c’était vraiment bien sympa, le groupe était en forme et s’éclatait bien sur scene, c’etait un plaisir à voir!

    Merci M’sieur de nous faire revivre ça sur ton blog 😉

  • Palem (ParhelProd)

    Sur Bad Timing Mauro a un peu bousillé le truc en foutant sa gratte trop fort. Déceptions légères sur quelques titres. Sun Ra était énorme, et très bizarrement, même sans les connaître, j’ai carrément préféré les nouveaux titres sur l’ensemble du set. C’est quand même assez fort de faire sonner à l’oreille du public des titres à peine publiés ou connus, direct. Instant Street et son final à rallonge était vraiment excellent, Suds and Soda aussi.

    Je crois que j’ai surtout été déçu par Roses, question de son et de progression, dommage.

    Et que dire de Turnpike, remaniée, et de l’énergie de Tom Barman, des petites conneries de Mauro, de l’aspect un peu paumé du bassiste ? 🙂

    Merci à toi pour le compte-rendu en tout cas.

  • Gaelle

    Avant le concert, Tom s’est prêté à la séance de dédicace avec la plus grande gentillesse, jonglant entre les stylos et sa bouteille de bière ! Mais l’interview, c’était pour qui ?

    Quel dommage que le son n’ait été meilleur au Trabendo – D’ou une supplique pour cet automne : L’Olympia et non le Zénith.

    On sent vraiment que les titres de VP ont été travaillés pour la scène, avec dès aujourd’hui, des orchestrations différentes du studio qui donnent envie d’écouter ce live dans son ipod…

    Bref, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir, les échos du concert redonnant à mes oreilles !

    C’était mon 6eme concert de dEUS et j’adorerai les voir lundi soir pour une 7eme ! Ils me donnent à chaque fois beaucoup de frissons…

  • Ben

    j’étais au Trabendo, et j’ai été très déçue par la qualité du son. Le concert était à part ça irréprochable. Excellente première partie assurée par les deux gamins survoltés de The Black Box Revelation.
    Mais c’est quand même dommage d’avoir envie de se boucher les oreilles parce que le groupe joue TROP FORT ! Tous les sons étaient écrasés, mazette….N’oublions pas l’objectif de la musique: la plaisir avant tout ! Là, on frisait la souffrance …

  • Gaëlle

    Les concerts sont souvent des déclencheurs… Ce fut le cas pour celui de dEUS au Trabendo : j’ai vraiment commencé à apprécier l’album Vantage Point, sorti quelques jours auparavant, au moment où les titres ont été joués sur scène. Et depuis, ils passent en boucle sur mon Ipod !

    On est arrivé un peu plus tôt pour être bien placé et l’un des avantages d’aller régulièrement dans les salles de concert parisiennes, c’est que l’on arrive à connaître les bons spots ! Debout derrière la barrière à droite de la scène, on était proche de la scène, on avait une très bonne vue de tout ce que faisait les membres du groupe, et en plus, on bénéficiait de la bonne ambiance de la « mini » fosse du Trabendo.

    Un Oh your God, un Favorite Game ou The Architect sont faits pour la scène et donnent envie de se déhancher.. (ce que je fais maintenant dès que j’entends l’un de ces titres, que ce soit sur ma chaîne hifi, chez moi, dans mon salon ou sur mon ipod dans le métro !).

    Petite déception sur Slow, qui ne passe pas si bien en live ? Il y manque quelque chose, alors que le titre studio est excellent. Quant au son, on aurait aimé qu’il soit un peu meilleur, mais bon… Et puis on vibre sur un Roses, Instant Street ou Sud & Suda, mais ça c’est presque normal…

    Et puis évidemment, il y a des « extras » que je n’oublierai pas ..

    – Tom m’a dédicacé mon billet avant le concert, après l’interview qu’il donnait vers 19H30, à l’extérieur du Trabendo… Moment « Emotion » ! Il faudrait juste que j’apprenne à utiliser correctement la fonction « Appareil Photo » de mon téléphone portable…
    – Cette place de concert m’a été offerte par Matthieu, pour Noël… merci J
    – Fred & Astrid étaient là aussi, et c’était leur premier concert de dEUS – Ca se fête !
    – Mes amis m’ont très gentiment offert un Tshirt Vantage Point, que je ne quitte plus !
    – Vantage Point, l’album, est sorti le lundi 21 avril ; le mardi 22 avril, c’était mon birthday et le jeudi 24 avril, soir du concert, c’était le birthday de Mauro. Si ça c’est pas des coïncidences fortes !!!!

    Tom B. est toujours exceptionnel sur scène. Son sens du rythme lui est très personnel, mais perso, j’adore ! Mauro est super sexy avec (malgré) sa barbe drue, son petit jean moulant et son flemme tout britannique… Klaas est super occupé et à fière allure dans son marcel. Stéphane est super concentré sur ces beats et Alan a une manière très particulière de remercier le public en français à la fin de chaque concert que je trouve très touchante. Si j’étais une ado pré-pubère, je crois que je serai amoureuse de mon groupe préféré !

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